Coopération et action humanitaire

Historique de la coopération luxembourgeoise au Mali

Déjà en 1969, la Fondation Raoul Follereau Luxembourg intervenait au Mali dans le cadre du Programme national de lutte contre le fléau de la lèpre. Au cours de ces années, la lèpre a fortement reculé au Mali grâce à une stratégie efficace du gouvernement. Une collaboration étroite entre la Fondation Raoul Follereau Luxembourg et la Fondation pour l’Enfance du Mali s’est ensuite concrétisée par toute une série de projets en faveur des enfants du Mali.

Forts de ces expériences, c’est en 1998 que fût signé un Accord général de coopération régissant les relations de partenariat dans un esprit de renforcement des « liens d’amitié existant entre le Grand-Duché de Luxembourg et la République du Mali ». En marge de ce moment historique, le Secrétaire d’Etat luxembourgeois de l’époque avait inauguré le projet « Hôpital Mère-Enfant », communément appelé « Hôpital Luxembourg », qui reste un hôpital de référence aujourd’hui au Mali,

Un an plus tard, le Mali rejoignait le groupe des pays partenaires du Luxembourg.

Trois cadres pluriannuels intitulés « Programmes indicatifs de coopération » (PIC) ont permis de mettre en œuvre la politique de coopération au développement du Luxembourg au Mali et de s’adapter à l’évolution des besoins des populations. Ces cadres sont élaborés et exécutés conjointement avec les autorités locales, les agences d’exécution bilatérales et multilatérales ainsi que des organisations non-gouvernementales (ONG) et d’autres acteurs telles que des universités.

Ainsi, le PIC I (2003-2006) a permis de réaliser un grand nombre d’activités dans plusieurs domaines d’intervention : l’éducation, la formation et l’intégration socio-professionnelle, l’eau et l’assainissement, le développement rural et la santé. Un PIC II (2007-2011) a poursuivi ces activités dans les secteurs prioritaires, à savoir l’enseignement technique, la formation professionnelle et l’insertion socio-professionnelle, la santé de base, l’hydraulique, l’assainissement, l’hygiène, la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance et la promotion d’une culture de paix. Alors que le Mali commençait à faire face à une grave crise politico-militaire à partir de 2012, le Luxembourg est resté engagé aux côtés des maliens et des maliennes avec une Stratégie intérimaire (2013-2014), avant de signer un PIC III (2015-2019). Ce cadre visait les secteurs du développement rural, de la formation et de l’insertion professionnelle ainsi que de la décentralisation et de la gouvernance, au Sud dans la région de Ségou et dans le cercle de Yorosso, et au Nord dans les régions de Kidal et de Gao.

Dans l’attente de la signature d’un prochain PIC IV après la fin de la Transition actuelle, le Luxembourg a décidé de poursuivre son engagement en faveur des maliens et des maliennes au travers d’une Stratégie intérimaire, qui fait l’objet d’une extension jusqu’en 2024.

Par ailleurs, l’aide humanitaire fait partie intégrante des instruments de la coopération luxembourgeoise.

Coopération bilatérale

A travers ses instruments bilatéraux, le Luxembourg est engagé auprès des populations de quatre régions : Ségou, Sikasso, Kidal et Gao, dans le cadre actuel d’une Stratégie intérimaire. L’exécution est confiée à deux agences dotées d’une grande expérience de terrain au Mali, à savoir :

 

  •   LuxDev

LuxDev est l’agence luxembourgeoise pour la coopération au développement. Avec des fonds du gouvernement du Luxembourg, LuxDev intervient dans deux régions du Sud, Ségou et Sikasso, dans deux secteurs d’intervention clés : d’une part, le développement rural (programme MLI/021) afin de diversifier et renforcer durablement les sources de revenus agricoles et la sécurité alimentaires des ménages ruraux et, d’autre part de la formation et l’insertion professionnelle (programme MLI/022) pour soutenir la création d’emploi en priorité pour les femmes et les jeunes et les activités génératrices de revenus.

De janvier 2021 à décembre 2024, LuxDev exécute par ailleurs un Programme d’appui aux filières agropastorales (PAFA II) cofinancé par la Suisse et le Luxembourg à hauteur de 16 millions d’euros. En appui aux autorités locales et aux populations de Sikasso, le Programme contribue à l’augmentation du revenu des exploitations familiales agro-pastorales, des entreprises et des personnes les plus vulnérables dans cette région, dans deux filières porteuses : le lait local et la pomme de terre.

Pour plus d’informations, veuillez consulter le site internet de LuxDev.

 

  •  Proman

Au Mali, Proman exécute des fonds de la coopération luxembourgeoise depuis plus de 20 ans, en particulier à travers les programmes « Développement durable dans la région de Kidal » (DDRK), dont la première phase a été lancée en 1999, et « Développement durable dans la région de Gao » (DDRG), programme lancé en 2015 en capitalisant sur le travail effectué dans la région voisine. Proman dispose donc d’un réseau et d’une compréhension solide des caractéristiques socio-culturelles des deux régions, et de partenariats au niveau national (ministère, directions sectorielles, services techniques) mais aussi au niveau local (services déconcentrés de l’Etat notamment). A Kidal, Proman fait partie des rares acteurs à être engagés et présents sur le terrain.

Dans la droite ligne des secteurs d’intervention privilégiés par le Luxembourg, le DDRK et le DDRG interviennent dans le domaine du développement rural (appui aux éleveurs, aux agriculteurs, création de barrages, de points d’eau potable, renforcement des structures étatiques…) et de la formation et de l’insertion professionnelles (formation de personnels d’encadrement et de formateurs, accompagnement de centres de formation professionnelle…).

Coopération multilatérale

 

Fervent défenseur du multilatéralisme, l’engagement du Luxembourg avec les organisations multilatérales constitue l’un des piliers principaux de la coopération luxembourgeoise. Environ 30% de l’Aide publique au développement du Luxembourg est destinée aux organisations internationales et multilatérales.

Le Mali ne constitue pas une exception, et le Luxembourg est fortement engagé pour appuyer le travail fourni par une multitudes d’agences des Nations Unies. Actuellement, les fonds de la coopération luxembourgeoise ont été alloués à différentes agences onusiennes ;

 

-       Le PNUD, à travers :

  •  Un appui au Programme Entrepreneuriat Jeunesse – Mali (PEJ) qui vise à autonomiser 10.000 jeunes grâce à un programme de renforcement des capacités en entrepreneuriat et un soutien financier, avec une contribution du Luxembourg au programme à hauteur de 2.250.000 euros
  •   Un appui au Programme d’appui aux réformes électorales au Mali (PAREM) pour un montant de 200.000 euros

 

-        Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), avec le projet « Autonomisation des femmes dans la santé : renforcement et promotion des sages-femmes au Mali à travers la formation professionnelle continue et l’assurance du paquet essentiel complet de la santé sexuelle et reproductive dans les zones vulnérables ». Le Ministère des Affaires étrangères européennes du Luxembourg apporte une contribution de 4.7 millions d’euros à UNFPA Mali pour la réalisation de ce programme sur une période de deux ans (2023-2024). Le projet permet de déployer 150 sages-femmes, d’assister 80.000 accouchements, de renforcer les connaissances de 300.000 femmes en matière de santé et de droits, et de prendre en charge de manière holistique 1.000 cas de viols et de violences basées sur le genre dans sept régions : Tombouctou, Gao, Kidal, Ségou, Koulikoro, Sikasso et Bamako.
 

Le Luxembourg a récemment appuyé le Programme Alimentaire Mondial (PAM) avec un appui de 3 millions d’euros pour l’assistance alimentaire et nutritionnelle aux populations vulnérables au Mali et pour assurer l’accès humanitaire aérien de l’UNHAS dans des zones éloignées et difficiles d’accès.

Par ailleurs, le Luxembourg a apporté une contribution financière au Fonds fiduciaire de la MINUSMA pour un total de plus de 2.8 millions de dollars américains.

Action humanitaire

L’action humanitaire constitue l’une des composantes et priorités phares de la coopération luxembourgeoise. La stratégie en matière d’action humanitaire repose sur les principes humanitaires fondamentaux d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d'indépendance.

L’action luxembourgeoise se traduit par des partenariats entre le gouvernement et les organisations multilatérales au niveau global (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires – OCHA, Fonds central d’intervention d’urgence – CERF, Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés – UNHCR, Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes – UNISDR, Emergency Telecommunication Cluster – ETC…).

Au Mali en particulier, le Grand-Duché appuie le PAM et le Bureau Pays d’OCHA. La Croix-Rouge luxembourgeoise intervient pour venir en aide aux populations les plus vulnérables, notamment à travers les abris d’urgence dans la région de Tombouctou.

Par ailleurs, plusieurs des programmes bilatéraux s’appuient sur le nexus humanitaire-développement afin de répondre aux besoins des populations vulnérables.

ONG

Les ONG constituent des acteurs incontournables du développement et de l’aide humanitaire. Au Mali, le Luxembourg soutient plusieurs ONG :

-       La Croix-Rouge luxembourgeoise

-       SOS Faim Luxembourg

-       Caritas Luxembourg

-       Handicap International Luxembourg (HI)

Microprojets

L’Ambassade dispose d’une enveloppe financière annuelle pour accorder des financements à des microprojets proposés par des associations et ONG locales et s’inscrivant dans les priorités de la coopération luxembourgeoise au Mali.

Quelques exemples de microprojets soutenus par l’Ambassade en 2022 :

  • La 9ème édition du Bogo Ja, festival de maisons décorées par les femmes à Siby, organisé par l’Association Bougou Saba
  • L’Orphelinat CAPEMA à Sikasso
  • La Compagnie Nama et AMMCDR pour un projet de femmes marionnettistes
  • Les Journées du Sport au Féminin, évènement sportif organisé par l’APJS visant à promouvoir la pratique du sport pour les femmes et briser les stéréotypes de genre
  • Le festival Fila ni Kélé de l’association Don Sen Folo, pour l’organisation de résidences de création pour les danseurs dans les marchés de Bamako
  • Le Festi Keneba, festival de danse destiné à lutter contre les violences basées sur le genre, organisé par la Compagnie Jiriladon
  • Les Journées culturelles des logements sociaux, événement culturel et sportif organisé par l’association Street Movie

 

Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre contact notre Ambassade à Bamako : bamako.amb@mae.etat.lu